dimanche 22 septembre 2013, par .
LABEUR
Je serais bien resté avec ma belle,
à faire danser les joyeuses
Mais le réveil me rappelle
qu’il faut faire sonner la pointeuse
Amertume au goût de fiel
paupières lourdes et bouche pâteuse
Un jour encore à rogner mes ailes
et j’entends rire la faucheuse
Alors je me dis : vas au boulot
Tu peux pas larguer les amarres
Même si t’y laisses un peu ta peau
C’est du labeur... dans les épinards
Retour au turbin délétère
qui me fout les artères à terre
Encore demain et comme hier
Faisant bonne figure pour un salaire
Sourire dessiné au scalpel
pour répondre à l’appel... du devoir
Pour remplir un peu la gamelle
acheter quelques lames dérisoires
Alors je me dis : vas au boulot
Tu peux pas larguer les amarres
Même si t’y laisses un peu ta peau
C’est du labeur... dans les épinards
Je serais bien resté avec ma belle
pour une sieste crapuleuse
Mais notre place à moi comme elle
est dans la masse laborieuse
Je serais bien resté avec ma belle
ma friandise délicieuse
mais l’institution m’interpelle
pour m’envoyer dans la broyeuse
Alors je me dis : vas au boulot
Tu peux pas larguer les amarres
Même si t’y laisses un peu ta peau
C’est du labeur... dans les épinards
David Loubier le 13 février 2013